La métropole caennaise joue une partie de son avenir dans cette zone méconnue et peu fréquentée. C’est là, à deux pas du port, que des milliers de logements vont sortir de terre dans un avenir proche. Là où aujourd’hui, entre dépôts de pétrole, activités et friches industrielles, se croisent prostituées, migrants, habitués de la scène alternative, artistes… La presqu’île est-elle parée à ce changement d’identité ?
Avant de faire ses premiers pas sur la presqu’île, Émeric Brunet était comme beaucoup de Caennais : il n’en savait pas grand chose. Jusqu’au jour où cet amateur de photos tombe par hasard nez-à-nez avec une « scène » musicale purement improvisée : « Quatre pélos un samedi après-midi sous un préau, dans un décor de bâtiments abandonnés ! » Au contact de ces musiciens, de fil en aiguille, Émeric va investir l’un des édifices à l’abandon et en faire l’un des hauts lieux de la musique alternative de Caen, « Le Bocal ». Toléré pendant des années, le lieu, victime de son succès, a récemment été poussé à fermer ses portes. En cause : sa trop grande proximité avec les dépôts de pétrole.